Alzheimer : fin du remboursement des médicaments

Agnès Buzyn a annoncé cette semaine que les médicaments anti-Alzheimer ne seront bientôt plus remboursés par la Sécurité Social. Jugés inefficace par la Haute Autorité de Santé (HAS), les économies faites permettront de développer une prise en charge non médicamenteuse des patients. Aujourd’hui près de 900 000 personnes sont touchés par la maladie d’Alzheimer et plus de 90 millions d’euros sont destinés au remboursement des traitements.

Les médicaments anti-Alzheimer sont-ils vraiment inefficaces ?

Quatre médicaments sont visés :

• Ebixa
• Aricept
• Exelon
• Reminyl

Le HAS avait jugé ces traitements « sans aucun intérêt thérapeutique ». Ces médicaments étaient censés améliorer les troubles cognitifs et comportementaux liés à Alzheimer. Le débat de la suppression du remboursement de ces médicaments ayant commencé en 2011 n’a pas connu de conclusion jusqu’à aujourd’hui. En plus d’être jugé inefficaces, ces médicaments sont même dangereux pour les patients comme le précise le Professeur Olivier Saint-Jean chef du services gériatrie de l’hôpital européen Georges Pompidou : « On s’est rendu compte que ces médicaments avaient une vraie toxicité, qu’ils étaient responsables d’une surmortalité cardio vasculaire dans deux études de longue durée. Et que dès lors qu’ils sont prescrits à des patients âgés qui ont par ailleurs plein d’autres médicaments pour d’autres maladies, on observe un très haut risque cardiovasculaire.  Il y aurait probablement un nombre non négligeable de patients qui sont décédés à cause de ces interactions médicamenteuses. ».

Vers une meilleure prise en charge non médicamenteuse

Les 90 millions d’euros économisé grâce à la suppression du remboursement permettront la mise en place d’« un parcours de soins et d’accompagnement adapté». Un guide a été publié par la Haute Autorité de Santé pour présenter des solutions alternatives à ces médicaments. Une prise en charge non médicamenteuse permettra d’améliorer « l’état des patients sans effets indésirables ». Dans ce guide, la HAS précise comment cette mesure permettra une meilleure coordination entre les acteurs, un diagnostic plus rapide et un meilleur soutient des aidants. De nouveaux soins jugé plus efficace comme l’orthophonie seront mis en avant.