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La maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est une maladie dégénérative du cerveau. Décrite pour la première fois en 1906 par le neurologue allemand Alois Alzheimer, cette maladie entraîne une démence, c’est-à-dire, une altération progressive de la mémoire et de l’idéation.
4ème cause de mortalité en France, la maladie d’Alzheimer concerne plus de 900 000 personnes. Les personnes âgées de plus de 65 ans sont les plus touchées.
La maladie d’Alzheimer : qu’est-ce que c’est ?
La maladie d’Alzheimer attaque les neurones et les détériore lentement et progressivement jusqu’à leur mort. La maladie évolue sur une période allant de 8 à 10 ans.
La maladie d’Alzheimer conduit à une perte d’autonomie progressive de la personne âgée malade. Elle a un impact sur la mémoire de la personne touchée mais aussi sur ses repères spatio-temporels.
L’âge et les prédispositions génétiques seraient deux facteurs à risques clairement identifiés. Les études se poursuivent afin de déterminer d’autres facteurs à risques. Ainsi, la sédentarité, les microtraumatismes crâniens, les anesthésies répétées sont à l’étude.
La maladie d’Alzheimer : quelques chiffres
- La maladie d’Alzheimer toucherait plus de femmes que d’hommes : 60% des femmes seraient touchées contre 40% d’hommes
- 15% des personnes atteintes de cette maladie sont les personnes âgées de plus de 80 ans
- 8.5 ans : durée moyenne d’espérance de vie après l’annonce du diagnostic
- 225 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année
- La Fondation pour la Recherche sur Alzheimer indique que d’ici à 2020 3 millions de personnes seraient concernées
Les symptômes de la maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer se manifeste généralement par des pertes de mémoire mais d’autres symptômes notamment la difficulté à réaliser des gestes de la vie courante sont des signes d’alerte. Parmi les symptômes de la maladie d’Alzheimer, ont été observés :
- Troubles de la mémoire avec des difficultés à se souvenir de conversations récentes ou retenir de nouvelles informations, la disparition progressive des anciens souvenirs
- Perte des repères spatio-temporels : la personne âgée perd la notion du temps, n’arrive plus à se repérer dans son espace familier. Ces troubles de l’orientation sont à l’origine de déambulation ou d’errance
- Apraxie, c’est-à-dire, la difficulté à exécuter des gestes de la vie courante comme utiliser sa brosse à dent. Ces troubles dans l’exécution des gestes évoluent vers une perte d’autonomie de la personne âgée
- L’aphasie : perte de la faculté à s’exprimer ou à comprendre le langage
- L’agnosie : la personne âgée n’a plus la capacité ou difficilement à reconnaître et nommer un objet, des visages, des sons
- Troubles du sommeil : insomnie nocturne…
- Troubles de l’humeur : anxiété, irritabilité, apathie, dépression
- Troubles du comportement perturbateurs : agitation, position, agressivité. Ces troubles du comportement peuvent devenir dangereux pour la personne âgée et son entourage et nuit à la qualité de vie. Par exemple, la personne âgée refuse par son attitude verbale ou non les soins, l’alimentation, l’hygiène
- Troubles de l’alimentation
- Hallucinations, idées délirantes
Prévenir la maladie d’Alzheimer
Dans le cadre de la prévention de la maladie d’Alzheimer, il est recommandé de :
- Suivre un régime alimentaire type méditerranéen (oméga 3, fruits, légumes, huile d’olive)
- Participer à des activités intellectuelles stimulant la mémoire
- Maintenir un lien social
- Pratiquer une activité physique régulière
Un « trou de mémoire » ne signifie pas forcément la maladie d’Alzheimer. Mais, il est important de reconnaître les symptômes pour ralentir la maladie. Il peut s’agir de déceler un Alzheimer précoce, de ralentir la maladie. Un diagnostic précoce va permettre de stabiliser la maladie dans le cas où la personne est touchée.
La maladie d’Alzheimer au quotidien
Au quotidien, la personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer a besoin d’un environnement sécurisant et rassurant. Il est requis de mettre en place une surveillance médicale à domicile et d’évaluer les risques potentiels.
Il est recommandé de :
- Aménager le logement pour éviter toute chute ou accident (objets dangereux, verrouiller les tiroirs, portes fermées)
- S’assurer que l’endroit soit calme pour une meilleure concentration : éviter bruit du fond, appareils ménagers ou télévision
- Favoriser ses repères : horloge, calendrier de grandes tailles, éclairage optimisé
- Améliorer son espace : dégager un espace pour déambuler, éviter les obstacles (fils électriques, tapis), des barres de maintien dans la salle de bains, tapis anti déparant…
- Mettre en place des activités journalières pour faire face à l’anxiété et l’agressivité
- Impliquer la personne atteinte : tâches ménagères, créer des routines journalières, des activités qu’elle aime faire
- Stimuler sa mémoire : album photos
La maladie d’Alzheimer a été classée en 4 principaux stades :
- Stade prédémentiel : apparition des premiers symptômes, les oublis sont légers (oubli d’un rendez-vous, perte de la mémoire épisodique). La personne âgée est consciente de ses difficultés et reste autonome
- Stade léger : apparition de la démence, perte d’autonomie, changements d’humeur
- Stade modéré : la personne âgée a de plus en plus de perte de mémoire, sa perte d’autonomie s’accentue dans son quotidien (gestes de la vie quotidienne, gestion de ses biens)
- Stade sévère : perte totale d’autonomie. A ce stade, la personne âgée ne reconnaît ni son entourage ni les lieux, elle perd en mobilité et les communications sont plus rares. Également les fonctions organiques se dégradent. Le plus souvent, la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer décède de troubles de la déglutition ou d’infection pulmonaire
La prise en charge de la maladie d’Alzheimer
Alzheimer : la sécurité avant tout
Comme nous l’avons vu, si la personne âgée est à domicile, il faut aménager son logement en conséquence et évaluer les risques :
- Ranger les tapis pour éviter les chutes, câbles
- Ranger les appareils électriques, les objets dangereux (couteaux, allumettes, outils)
- Optimiser l’éclairage dans les pièces à vivre et les couloirs
- Mettre des points de repères pour faciliter et sécuriser les déplacements
- Equipement adapté : barre de soutien dans la salle de bain, tapis anti dérapant
- Fermer certains accès à clé : portes, ranger les médicaments, produits ménagers
La maladie d’Alzheimer : vers une prise en charge non médicamenteuse ?
Les traitements médicaux agissent sur l’effet de la maladie d’Alzheimer et non la cause. Il y a :
- Les anticholinestérasiques afin de corriger le déficit en acétylcholine
- Les antiglutamates pour les stades avancés de la maladie
Avec les études, la prise en charge grâce aux Thérapies Non Médicamenteuses (TNM) permet de ralentir la progression de la maladie.
Les TNM vont maintenir les capacités et améliorer la qualité de vie de la personne âgée touchée avec :
- Une stimulation cognitive pour préserver les fonctions conservées
- La revalidation cognitive pour palier le déficit cognitif et permettre un maintien à domicile et plus d’autonomie
- Une activité physique qui agit sur la condition physique mais aussi cognitif
- Le bien-être corporel pour traiter les troubles du sommeil, d’anxiété, le comportement (massage, relaxation)
- La stimulation sensorielle (luminothérapie...)
- La créativité (art thérapie) pour améliorer l’expression orale
Maladie d’Alzheimer : éviter la fugue
Dans le cas d’un Alzheimer à un stade avancé, la personne âgée peut être sujet à des fugues. L’écoute et la prévention sont importantes :
- L’écoute en abordant les lieux vécus, son activité, où elle veut aller pour savoir quelle destination elle pourrait choisir en cas d’errance
- La prévention : préparer une carte avec quelques informations essentielles (nom, prénom, présence à prévenir, bracelet muni d’un GPS), que la personne âgée conserve sur soi
Ces fugues sont le résultat d’une confusion : la personne ne sait plus où elle habite ou avec des illusions la personne âgée veut à une responsabilité comme aller au travail…La personne âgée peut aussi penser que son aidant lui veut du mal. Le stress est aussi une cause de déambulation et de fugue.
Dans le cas où le risque de fugue avéré et sérieux, il est fortement recommandé de :
- Ne pas laisser la personne sans surveillance
- Lui faire porter des vêtements reconnaissables, marquer les vêtements
- Prévenir l’entourage
- Installer un service de téléassistance pour la géolocaliser
Dans le cas où le maintien à domicile est compliqué, des établissements comme les EHPAD peuvent accueillir les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Des lieux des professionnels à l’écoute
Il existe des lieux de coordination comme les MAIA (Maison pour l’Autonomie et l’Intégration des Maladies Alzheimer), une prise en charge à domicile avec une assistante médicale gérontologique, des accueils de jour (intervenants de santé), hébergement temporaire.
Le dispositif MAIA coordonne les différents services apportant aides et conseils pour une prise en charge à domicile optimale :
- Les lieux de diagnostics (médecin consultation mémoire)
- Les lieux d’information ou de coordinations gérontologiques (CLIC, Association France Alzheimer)
- Les dispositifs pour le maintien à domicile (ESA équipe spécialisée Alzheimer pur réadaptation, stimulation accompagnement SSIAD)
- Les structures (EHPAD, USLD)
- Les soutiens aux aidants familiaux (plateformes d’accompagnement et de répit, halte relais Alzheimer, café des aidants, groupe de parole)
La prise en charge de la maladie d’Alzheimer en EHPAD
Les EHPAD sont des établissements dédiés à l’accueil de personnes âgées autonomes ou dépendantes. Parmi les personnes accueillies, il y a les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Les EHPAD ont été conçus de sorte à offrir un environnement sécurisant et agréable aux résidents accueillis : architecture adaptée avec espaces de déambulation, des espaces verts, jardin thérapeutique…
L’EHPAD est recommandé, avant d’arriver à une situation d’urgence, une situation qui pourrait mettre la personne âgée en danger ou d’arriver à un épuisement de l’aidant. L’EHPAD sera un environnement adapté pour la vie quotidienne et les soins liés à la perte d’autonomie en alliant sécurité et bien-être.
Certains EHPAD disposent d’un PASA, Pôle d’Activités et de Soins Adaptés, pour accueillir une dizaine de personnes âgées à travers d’activités sociales et thérapeutiques.
Aussi, il existe des EHPAD Alzheimer : il s’agit d’établissements entièrement dédiés à la prise en charge des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer ou troubles apparentés.
Les maladies apparentées à la maladie d’Alzheimer
Les maladies apparentées à la maladie d’Alzheimer sont mal connues. Difficiles à diagnostiquer, elles sont victimes des idées reçues du grand public.
DFT ou Les Dégénérescences Fronto-Temporales
Cette maladie se caractérise par la mort progressive des neurones au niveau des lobes frontaux et/ou temporaux du cerveau lié au raisonnement, planification, émotions, contrôle de soi et langage.
Les personnes atteintes de DFT ont tendance à être plus impulsives, indifférentes. Il arrive aussi qu’elles se négligent physiquement.
La dégénérescence Fronto-Temporale se déclare avant 65 ans mais peut évoluer pendant 10 -15 ans.
La personne n’a pas de problème de repères dans l’espace et les troubles de la mémoire sont beaucoup moins importants que pour une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. En revanche, elle perd du vocabulaire et sa parole peut ne plus avoir de sens.
Cette maladie est perceptible par des troubles du comportement, du langage, des symptômes affectifs (dépression, indifférence affective, anxiété).
La maladie à corps de Lewy
Représentant 20% des maladies neurodégénératives, elle est le résultat de dépôts de « corps de Lewy » dans les neurones, provoquant des troubles de l’attention et des hallucinations.
La progression des signes de démence est beaucoup plus rapide que dans le cas de la maladie d’Alzheimer. La maladie à corps de Lewy est souvent associée à la maladie de Parkinson car elle entraîne ses symptômes : chutes en arrière, visage inexpressif, rigidité des membres.
Parmi ses premiers symptômes apparaissent des troubles cognitifs (attention, vigilance), des hallucinations visuelles, des symptômes parkinsoniens (marche à petit pas, tremblements), des troubles visuo-spatiaux. Aussi, peut s’ajouter des troubles du sommeil, une dépression.
La démence vasculaire
Provoqué par des AVC, la démence vasculaire est non dégénérative.
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