La maltraitance envers les personnes âgées

On estime actuellement que, dans le monde, chaque mois, 1 personne âgée sur 10 est confrontée à de la maltraitance. Mais il s’agit sans doute une sous-estimation, car 1 cas seulement de maltraitance sur 24 est signalé, la personne âgée qui en est victime craignant de subir en retour les conséquences d’un tel signalement. D’ailleurs, dans des situations limites et complexes, il est difficile de savoir à quel moment commence la maltraitance exercée envers une personne âgée.

Comment définir la maltraitance envers une personne âgée ?

Selon l’OMS, « La maltraitance des personnes âgées consiste en un acte unique ou répété, ou en l'absence d'intervention appropriée, dans le cadre d'une relation censée être une relation de confiance, qui entraîne des blessures ou une détresse morale pour la personne âgée qui en est victime. »

La maltraitance peut prendre de nombreuses formes, dont les principales sont : les abus financiers, des violences psychologiques, de la négligence, des violences physiques, ou encore des violences sexuelles.

Dans le cadre d’une institution, la maltraitance recouvre les comportements et les actes suivants : recours à la contrainte physique à l’égard des patients, non-respect de leur dignité (négliger de changer des vêtements souillés par exemple) et de leur liberté de choix quant à leur vie quotidienne (alimentation forcée par exemple), manque intentionnel de soins, abus ou défaut de traitement médicamenteux, violence morale.

De plus, la maltraitance risque davantage de s’exercer quand les normes de soins, les services de protection sociale et les établissements de soins pour les personnes âgées sont déficients, quand le personnel est mal formé, mal rémunéré et surchargé de travail, quand l’environnement matériel laisse à désirer, et quand les intérêts de l’institution priment sur ceux des pensionnaires.

La prévention de la maltraitance

Lutter contre la maltraitance à l’égard des personnes âgées demande de mettre en place différentes mesures. Des expériences ont été menées dans les pays à revenu élevé pour la prévenir, avec des résultats divers. Parmi elles, on peut retenir pour leur efficacité  les campagnes de sensibilisation du public et des professionnels, le dépistage des victimes et des auteurs de violence potentielle, la mise en place de programmes intergénérationnels dans les écoles pour lutter contre les préjugés et les comportements sociaux négatifs à l’égard des personnes âgées, des interventions de soutien aux personnes s’occupant de personnes âgées (en particulier, sur la gestion du stress et l’amélioration du service), des politiques sur les soins en établissement visant à définir et à améliorer les normes de soins, des formations sur la démence destinées aux personnes s’occupant des personnes âgées.

Parmi les mesures concrètes à mettre en place, il faut mentionner l’obligation de signalement des cas de maltraitance aux autorités, la constitution de groupes d’entraide, la possibilité de recourir à des familles d’accueil et à des foyers d’accueil d’urgence, la mise en place de programmes d’aide psychologique pour les auteurs de mauvais traitements, l’existence de services téléphoniques d’assistance donnant des informations et des orientations en cas de situation de maltraitance, et enfin des interventions destinées à soutenir les personnes s’occupant des personnes âgées.

Signalons en France la Fédération contre la maltraitance, qui a mis en place un numéro national d’appel unique à la disposition de tous, le 3977. Du lundi au vendredi, de 09h à 19 h, des professionnels salariés, formés à l’écoute répondent aux personnes souhaitant signaler des cas de maltraitance. (Voir leur site : https://3977.fr/ ).